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Maison dite le Couvent ou le Prieuré

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Mortagne-sur-Gironde

Selon certaines sources (non vérifiées), cette maison aurait été, jusqu'à la Révolution, le siège du prieuré Saint-Etienne de Mortagne (d'autres sources le situent au presbytère, près de l'église). Un logis aurait été édifié à l'emplacement du corps de bâtiment principal de la maison actuelle vers 1640. Selon la tradition orale, le salon du prieur se serait trouvé à droite en entrant. De manière plus certaine, et d'après l'inscription portée au-dessus de la porte principale, la maison a été construite (ou reconstruite) en 1778. A la fin du 18e siècle et au début du 19e, elle appartient à Pierre Boudin (1739-1812), notaire, et à son épouse Geneviève Bon, qui possèdent aussi le moulin à eau de la Rive, une ferme à Floirac et une maison sur le quai de la Grave à Bordeaux. En janvier 1812, peu avant sa mort, Pierre Boudin fait donation avec son épouse de leurs biens à leurs enfants. Leur maison est partagée entre leurs deux fils, Victor (1786-1857) et Jeanty, tous deux négociants. En 1827, Jeanty cède sa part à son frère qui réunit alors la propriété. Elle lui appartient lorsque le plan cadastral de Mortagne est établi en 1832. Ce plan montre la maison avec une mare située le long de la rue (vers le portail actuel), et une orangerie juste à côté de la maison, à l'est. En 1842, la congrégation Sainte Marie de la Providence, siégeant à Saintes, fonde dans la maison Boudin une école primaire pour petites filles indigentes. A ses débuts, l´école est tenue par deux religieuses, dont sœur Sainte Claire, et dispose d´une petite chapelle provisoire. L´existence de l´école est officialisée en 1845, date à laquelle la maison est vendue à la congrégation par Victor Boudin (célibataire, il y finit sans doute ses jours en 1857). En quelques années, la nouvelle école prend de l´ampleur et finit par supplanter une autre école privée, tenue par Mme Garrot. Dès 1856, l´école des Filles de la Providence comprend, en plus de l´école, un pensionnat, mais une épidémie entraîne la fermeture de l´établissement pendant quelques temps. Rouverte, l´école ne cesse d´accueillir davantage d´élèves chaque année. L'aile gauche aurait été réaménagée en 1860 pour recevoir la chapelle. A partir de 1874, l'établissement est dirigé par sœur Marie Xavier, née Marie-Louise Mauny. Originaire de Mortagne (son père, Jean-Baptiste Mauny demeurait au 2 Grande Rue), sœur Marie Xavier, âgée de 50 ans, est institutrice depuis 1846 et a enseigné à Saintes, Rochefort, Poitiers, Cognac, Brives et Matha, dans différentes écoles de sa congrégation. Sitôt arrivée à Mortagne, elle entreprend d'agrandir l'école et d'y recréer un pensionnat. Elle confie alors à Aimé Bonnet, architecte-voyer d´arrondissement de Saint-Jean-d´Angély, le soin de réaménager la maison, avec création d'une chapelle dans l'aile gauche et de dortoirs dans la petite aile au bout de celle-ci (l'architecte Bonnet intervient à la même époque à la mairie-école de Mortagne, et sera plus tard appelé pour la reconstruction des halles). En 1875, sœur Marie Xavier obtient l'autorisation d'ouvrir le pensionnat. Il peut accueillir seize pensionnaires, externes ou orphelins, sous la surveillance de deux sous-maîtres. Sœur Sainte Marie, 36 ans, succède à sœur Marie Xavier à la tête de l'école en 1878, avec comme adjointes sœur Camille et sœur Saint Patrice. Sœur Sainte Marie laisse sa place à sœur Marie Antonine, 30 ans, en 1882, assistée de sœur Sainte Anatolie et de sœur Sainte Anastasie. Comme toutes les écoles tenues par une congrégation, celle de Mortagne ferme en 1904, mais renaît aussitôt sous la responsabilité d´enseignantes laïques. Elle compte alors 25 élèves. L'école se maintient ainsi jusqu´à la Seconde Guerre mondiale. Un plan des lieux est établi en 1935. Occupée par les troupes allemandes sous l'Occupation, la maison est saccagée par les FFI en 1945. Après la Libération, les sœurs de la Providence s'en défont. La maison passe dans les mains de plusieurs particuliers successifs, et son intérieur est remanié. Elle conserve encore l'appellation "le Couvent" ou, plus récemment, "le Prieuré".

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle
Dates

1778, porte la date
Auteurs Auteur : auteur inconnu
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La maison est située en retrait par rapport à la voie. Elle est entourée par une cour, un jardin et un parc, délimités sur la rue par un mur de clôture avec portail à piliers maçonnés. La maison présente un plan en L, avec une petite aile supplémentaire en retour à gauche, donnant sur la rue, construite en pierre de taille et couverte d'une croupe de toit. La façade de la maison est sobrement ornée d'un bandeau et d'une corniche. Elle présente au total douze travées d'ouvertures, dont sept pour le corps principal de bâtiment, réparties de manière symétrique autour de la porte centrale. Celle-ci possède un encadrement saillant et mouluré. L'aile gauche de la maison présente à l'étage trois fenêtres en plein cintre, avec encadrement saillant, linteau et sommiers moulurés. A l'intérieur, la maison comprend une cave voûtée (aujourd'hui condamnée), un rez-de-chaussée et un étage.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Mortagne-sur-Gironde , 13 rue Gambetta

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1832 D 763 et 764, 2009 AB 252

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